vendredi 12 juin 2015

Millénium IRAK



BELLIGNAT, le 22 – 12 - 1999

Mes chers enfants,

Cette fois, à deux reprises, vous vous réveillerez sans moi. Les froissements des papiers-cadeaux ne masqueront pas mon absence ; ni les joies d’embarquer dans le nouveau millénaire. Mais je pense que mon voyage s’impose. C’est un beau cadeau que je vous offre. Oui, … mon voyage en IRAK !
Il répond à un profond sentiment d’impuissance que j’éprouve vis-à-vis d’un peuple qui souffre par la combinaison de deux injustices : celle d’un tyran téméraire qui ne recule devant rien, et celle d’un ordre international arbitraire qui méprise, malgré les faux-semblants des Balkans ou de Timor, plus généralement ceux qui ne rentrent pas dans ses tablettes.
C’est par révolte, par solidarité et par respect pour tous les hommes qui souffrent que je m’absente ; juste pour revenir vous dire que nous sommes heureux d’avoir eu une pensée pour les plus démunis d’IRAK et d’ailleurs. En ces temps de fêtes, de profusion et de célébration du millénium !

Votre Papa qui vous dit :
Bonnes fêtes et bonne année 2000

LAHAEXPO

jeudi 2 avril 2015

HAFID CHAMI


Pierre Mathieu



Tristes de cette malheureuse nouvelle à laquelle nous ne nous attendions pas, nos cœurs sont en ce moment pleins d’un lourd chagrin. Ils disent dans le silence qui s’impose, la peine que nous avons tous à accepter cet insupportable coup du sort. Nos coeurs expriment cette difficulté propre à tous les hommes. Celle de se soumettre à cette froide et indomptable loi de la nature qui s’invite aux moments les plus inattendus pour nous ravir nos êtres chers.
Mais si impuissants que nous soyons, la sérénité et la force nous viennent aujourd’hui de nous sentir dans cette épreuve si proches les uns des autres, si solidaires par notre émotion commune; une émotion qui a pour nom et pour motif l’affection que nous avons tous, encore, et toujours j’allais dire,  pour Pierre Mathieu.
La fidélité et la gratitude que nous lui devons nous imposent ce moment de recueillement pour rendre un ultime hommage à notre parent ou ami Pierre Mathieu. L’hommage laïc qui lui est réservé trouve sa raison dans les convictions humanistes qui furent les siennes et qui ont fait sa fierté. Sans renoncer à son héritage, il a su faire les choix de son siècle en s’appropriant les règles de la tolérance et de l’ouverture d’esprit.
Pierre ne laissait personne indifférent. Discret et agréable de présence, naturellement, blagueur perpétuel, sa vocation le portait au partage, à la fête et aux farces les plus surprenantes et les plus potaches. Sa dérision pour les choses les plus graves témoignait d’un insatiable appétit pour la vie. Ses plaisanteries  commencent d’ailleurs déjà à nous manquer!
Il avait le don de rassurer les regards les plus sombres et prodiguait ses conseils avec une rare générosité. Il a tant de fois su calmer nos colères et apaiser nos craintes. Il poussait la porte des amis  et ouvrait sa porte sans discernement. Son éducation le rendait incapable de haïr, sa nature le portait à la découverte des autres. Son intelligence le portait aux choses les plus modernes comme au respect des traditions. Sincère en amitié, il savait la témoigner.
Parent pour les uns, père, époux  ou simplement ami : il a su gagner l’affection de chacun d’entre-nous. Sa simplicité, sa gentillesse, sa disponibilité et son écoute y sont pour beaucoup. Il ne restait jamais indifférent aux inquiétudes de ceux qu’il rencontrait.
Pierre n’avait pas le jugement arrêté. Il doutait de tout. Ses  seules certitudes le poussaient à se sentir proche des plus faibles, solidaire des causes justes qui bouleversent notre quotidien dans l’indifférence des puissants. Sa vie tout entière au service de l’éducation des générations montantes s’est déployée des plaines du Maroc aux montagnes du Haut-Bugey en passant par la diversité cosmopolite de la couronne parisienne. Il restera de lui le souvenir d’un éducateur acharné au service des hommes de son temps, avec  la soif de leur émancipation, dans le respect de leurs origines.
Il nous quitte au soir d’une vie riche. Sachons garder de lui la mémoire d’un homme juste, simple, bon, affectueux et passionné.

Salut Pierre ! Pars  en paix.
Nous ne t’oublierons jamais.

Lahaexpo/Bourg en Bresse

mardi 31 mars 2015

Mes filles



Mes filles,

L’échec n’a rien d’agréable; il n’a rien d’inutile ou d’humiliant.
Il est bon de noter qu’il triomphe davantage des êtres bons et généreux que la méfiance, l’aigreur, la cupidité ou l’ambition n’ont pas encore endurcis, poussés aux calculs égoïstes, aux sentiments cruels ou aux intrigues.
Et il est préférable, si on ne peut l’éviter, de le connaître à l’aube de ses entreprises pour plus limiter sa fréquentation et mieux s’assurer son évitement. Ainsi averti de ses dangers, maître de son énergie encore intacte et aidé de son enthousiasme à peine écorné, on a du temps devant soi pour en tirer les leçons et s’entourer des précautions que réclament les sursauts et les nouveaux départs.
L’échec fournit malgré lui à ceux qu’il bouscule souvent injustement et aveuglement, mais à qui sait apprendre, l’indispensable expérience qui rend plus accessibles et plus appréciables toutes les victoires qui ne manqueront pas  de lui succéder. 
Lahaexpo / Juillet 2013

lundi 23 mars 2015


 
Un cœur si grand!


Passant qui avance vers nulle part,
 
   

Arrête-toi et prend une feuille, la plus grande ;    

Et d’un crayon généreux dessine un cœur,    

Le plus grand pour qu’y entre un monde.    

Fais-toi une place, à toi et aux tiens ;    

Et à ceux qui errent sur des routes sans fin,    

A ceux que désespère la main tendue qui ne vient pas,    

A ceux que blesse l’indifférence lâche,    

A tous les martyrs de la misère, de l’ordre injuste et de la force,    

Offre un abri, du pain et du bois pour l’hiver.    

Puis au centre, fais-moi une place.   

Je couvrirais chacun de l’étendue de mon âme    

Et dirais à tous ma joie de saluer bien bas    

Le passant fier qui, sans haine, marche encore.  
   
 
 Lahaexpo  / Saint Orens, le 22 mars 2015

lundi 16 mars 2015

Un jour, je partirai



A toutes les natives du 12 mars:
 
Un jour, je partirai


Le jour venu, pour t'aimer  encore,
 Pour avoir moins peur,
Et me retrouver moins seul,
Je m’en irai, ton souvenir avec moi.


Au creux chaud de ma main le jour,
Au fond calme de mon cœur la nuit,
Mêlé à mon sang, mêlé à mon âme,
Le souvenir du premier instant
Où mon chemin a croisé le tien,
Où ton bonheur a enfanté du mien.


Ce jour, parce qu’il le faudra,
Je partirai vers l’abysse infini, 
Trainant certes les pieds,
Et la tête même dans les nuages,
Mais avec pour seule et fière valise 
Mes précieux souvenirs,
Ceux que je garde déjà 
Si fort et jalousement de toi !

Lahaexpo/ Castres, le 12 mars 2015

lundi 3 novembre 2014

Kounta el adra bimihnatina



كنت الأْدرى بمحنتنا
لن تعصي دموعي لقرون أْستخف بأْجدادي فيها
رضحت ملسوعة من معمر منكر تفاخر بمأسيها
ولعقود لبت أْسلافي  بخيام اليأْس مأْسورة فيها
يتصامرها الدل و الجهل أْزعف أْحفاد مستعمريها
ولقرون ناءت بكلكل المعضلات رمى القدر كل الشدائد فيها
رغم أْمجاد قبائل كان التاريخ امتنانا و طاعة يباهيها
رغم عزم أْمير قادر رافض ظل للم الشتات يناديها
رغم تعبد و توسل مشايخ  رفعت للله اياديها
ولقرون فاجعة أْرخت برعدة عسرت أْبائي فيها
أِ نقرضت عزتها لو لم يأْتي التحرير منصفا يداويها
و لن تشفي غلولي ستينات عانت الصفراء فيها
عد في الأْصباع فقه حكامها و رشد معلميها
أْقبلت من الشتات بالعلم أْشفيت ما أْنجب الجهل فيها
رصين الحكمة عزوم ياسروالأْدرى بداء كان فيها
 بالمخرج اللحيص كنت الأْرشح راصدت جيوش منجديها
فاسترضعتك أْجيال أْفواجا بعلم رافد زودت أيديها
 ونساء ضعاف ساجدات بالرشد أْلبأْت الكتير فيها
أْبيت أْن يعسعس ليل أْمة رمى العدو الجهالة فيها
أْمة أْفدت بمئاة خيار كان الوغى لازم أْن تعطيها
فرفأت بينها عزوم قراص و رصفت الصفوف فيها

DEVISE DU BLOG

"En ce qui concerne les hommes, ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas s'indigner, mais comprendre"

- SPINOZA -